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Science de projo au Palais de Tokyo

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Le philosophe Georges Didi-Huberman et l’artiste Arno Gisinger jouent avec les angles et mettent à nu les fantômes qui peuplent les films d’Angelópoulos, Eisenstein ou Godard.
Fiction, cinéma, documentaire, primitif ou moderen, photographies, art classique, c'est une explosion formelle qui se déploie, un fil qui se dessine entre ces images en mouvement projetées sur le sol du Palais de Tokyo. (Photo André Morin )
publié le 6 mai 2014 à 18h07

Les fantômes changent souvent d'adresse. Ils se déplacent et s'installent où ils sont les bienvenus. En ce moment, c'est le Palais de Tokyo qui les accueille, avec l'exposition Nouvelles Histoires de fantômes, conçue par le penseur Georges Didi-Huberman et l'artiste Arno Gisinger. En 2012, c'est au Fresnoy à Tourcoing (Nord) qu'ils avaient pris ancrage. Et encore avant, à Madrid ou en Allemagne où Didi-Huberman avait organisé l'exposition Atlas, hommage aux travaux du théoricien de l'art allemand Aby Warburg. Jusqu'à sa mort, en 1929, l'Allemand avait constitué l'atlas Mnémosyne, corpus d'images qui posait les bases d'une grammaire figurative.

Dans une grande salle du Palais de Tokyo, Arno Gisinger expose Atlas, suite, un essai photographique sur des expositions passées de Didi-Huberman. Et ce dernier présente Mnémosyne 42, «un hommage à la planche 42 de l'atlas» de Warburg, cartographie animée et cinématographique d'environ 1 000 m2.

Tour de contrôle. Un petit escalier invite à monter sur une coursive et à arpenter un mince balcon. Accoudés à la balustrade, on voit, sous nos pieds, des projections sur le sol, venues du plafond. Une vingtaine de films apparaissent sur le parterre de la salle-nef. Tous partagent un thème commun : la mort. Mais Mnémosyne 42 s'intéresse moins à la disparition, au trépas, qu'à la survivance, à la manière dont peuples et individus échafau