Allons d'emblée aux deux informations principales accompagnant la sortie pachydermique de ce Godzilla nouvelle mouture. En premier lieu, la créature souffre d'un syndrome d'obésité qu'il est difficile de ne pas rapprocher de l'embonpoint sévère du blockbuster américain. Seconde remarque, plus surprenante, Godzilla est devenu notre ami. Un ami un peu encombrant, certes, avec ses 150 mètres au garrot, mais précieux car il se charge désormais de débarrasser la planète de deux énormes parasites nuisibles, les Muto (Massive Unidentified Terrestrial Organism) qui possèdent la particularité de se nourrir de matière radioactive et dont l'objectif annoncé consiste à pondre leurs œufs un peu partout et, donc, à en finir avec l'espèce humaine.
Arrogance. Cette volte-face complète de situation d'une des dernières grandes figures de la contre-culture relève tout à la fois du sacrilège et de l'art de la récupération. Reprenons : la création de Godzilla, dans les années 50 au Japon, constituait une réponse à l'usage légèrement hyperactif de la bombe atomique par les Américains dans le Pacifique, moins de dix ans après qu'ils eurent largué leurs deux premiers exemplaires sur Hiroshima et Nagasaki. Godzilla, prophète énervé et lanceur d'alerte à grosse voix, sortait des abysses pour punir les humains de leur arrogance.
Dans le film de Gareth Edwards, il n’est ni plus ni moins qu’un super-héros supplémentaire, venant au secours de militaires encore