On le dit peu ou pas assez, le glamour n’est pas une denrée renouvelable sur commande. Ce que l’on peut mettre sous cette étiquette aux contours vagues est pour autant à peu près tout ce que l’on donne à voir en direct au grand public d’un festival dont l’acmé du retentissement médiatique international se circonscrit à ses extrémités : ouverture et clôture. Cette dernière se doublant d’une cérémonie de palmarès par définition imprévisible, car soumise aux caprices d’un jury toujours susceptible de palmer un ado boutonneux et qui plus est philippin, quand le rituel inaugural du Festival se trouve investi, par la conjuration des organisateurs, de Canal + et de l’industrie du luxe, d’un cahier des charges obligatoirement blindé en paillettes et rêves d’une vie plus smooth. De fait, pour prétendre ouvrir Cannes, un film se doit de cocher un certain nombre de cases immuables : parler anglais, plastronner ses signes extérieurs de richesse (en payant le moins d’impôts possible) et fournir un plateau royal de garnitures au tapis rouge. La liste des visages identifiables de Bombay à Douarnenez se délimite en effet à une dizaine de faciès plus ou moins retapés et tous nourris aux hormones hollywoodiennes. Les mauvaises langues et les fins critiques (souvent les mêmes personnes) avanceront peut-être, au vu du Grace de Monaco et de la plupart de ses plus récents prédécesseurs, que le film se doit d’être immanquablement étouffe-cannois. Mais personne n’est dupe : la qualité artistique re
Éditorial
Crampe de lancement
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publié le 14 mai 2014 à 19h46
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