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Libération
Cannes

«Grace», soupe à la Grimaldi

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La star-princesse joue les Casques bleus dans la crise franco-monégasque.
La Grace (coulée) interprétée par Nicole Kidman. (Photo David Koskas. Stone Angels. Gaumont)
publié le 14 mai 2014 à 18h36

On connaissait le siège de Sébastopol, la bataille de Dien Bien Phu, la crise des missiles de Cuba, l’effondrement du mur de Berlin, la place Tahrir, mais Olivier Dahan vient réparer un coupable silence qui n’avait que trop duré sur une affaire autrement sérieuse : le blocus de Monaco en 1961 ! De Gaulle, décidant que le régime à zéro impôt de la principauté commençait à lui taper sur les nerfs, met alors un gros coup de pression sur le prince Rainier III et, par conséquent, sur sa somptueuse épouse, l’actrice reconvertie princesse Grace Kelly.

On escomptait un biopic en cinémascope sur la vie d’une aventurière, de son opposition à des parents millionnaires qui ne veulent pas la voir devenir actrice à sa mort dans un accident de voiture avec sa fille Stéphanie à ses côtés, au début des années 80. Le portrait d’une femme connue aussi, accessoirement, pour une libido déchaînée et une sacrée descente de martini dry.

Orphelinat. Il y a donc matière à être surpris par le choix d'un segment biographique qui entend faire croire aux spectateurs que l'actrice s'est retrouvée projetée dans une crise diplomatique de première importance, laquelle aurait scellé son destin alors qu'Alfred Hitchcock lui offrait un pont d'or pour revenir à Hollywood tourner Pas de printemps pour Marnie. Un bombardement de Monaco et l'arrivée de chars français roulant sur Monte-Carlo sont évoqués sans rire, et le prince Rainier, loin d'être une négligeable anomali