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Libération
Cannes

Jane Campion: «Il faut que je sois une vraie nana»

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La présidente du jury, palmée en 1993, a d’abord repoussé l’offre de Thierry Frémaux avant d’accepter.
publié le 14 mai 2014 à 19h46

Dans la suite en rotonde du Carlton, personne. La machine à café est vide, le minibar est scellé (notre réputation ?) et, si on trouve bien une bouteille d'eau, il n'y a pas les verres qui permettraient d'en profiter… Après cinq minutes de solitude existentielle, Jane Campion, 60 ans, arrive, escortée d'un garde du corps fort courtois. Le cheveu long et blanc, le sourire radieux, le verbe rapide, madame la présidente Campion, première et unique femme cinéaste à recevoir la palme d'or pour la Leçon de piano en 1993, offre un visage qui, sans rien avoir de particulièrement spectaculaire, transmet une très forte lumière. Ses traits et ses yeux, à l'unisson, expriment en permanence quelque chose d'engagé, d'intelligent, d'intense et de vibrant. Quand il sera un peu mieux buriné, ce visage ressemblera à celui d'une mamma cheyenne bienveillante, politique, féministe et toujours aussi déterminée.

A-t-il été facile et évident pour vous d’accepter la présidence du jury ?

Pas vraiment… J'étais là l'an dernier, en tant que présidente du jury de la Cinéfondation et, à la fin du Festival, Thierry [Frémaux, délégué général, ndlr] a commencé à m'acclimater à l'idée : «Ça pourrait t'intéresser d'être la presidente du jury l'an prochain ?» Ayant vu, pendant presque toute la durée du Festival 2013, à travers quoi devait passer le jury, j'ai tout de suite pensé : «Oh non ! Mon dieu, c'est impossible ! Et en plus je n'ai rien à me mettre !» Et je le dis sérieusement : j'ai toujours été très embarrassée avec la question de l'habillement.

C’était ça le plus gros problème ?

Oui,