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«Timbuktu» charia de feu au Mali

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Chronique de la ville sainte aux prises avec des jihadistes qui déferlent du désert.
Le fleuve Niger à Tombouctou. (Photo Le Pacte)
publié le 15 mai 2014 à 18h56

Le souci de la sélection officielle cannoise, trompeté chaque année un peu plus fort par son délégué général, Thierry Frémaux, de s'envisager comme un déversoir d'actualités exotiques, un livre d'images du monde, aura trouvé dans Timbuktu du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako un parfait étendard pour donner son coup d'envoi à la compétition.

Tente. En attendant la guerre civile syrienne ce soir (le très puissant Eau argentée, d'Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan) et l'indéchiffrable révolution de Kiev la semaine prochaine (Maidan, de l'Ukrainien Serguei Loznitsa), la chaîne d'info en continu cannoise se branchait ainsi hier sur le Mali en proie, au printemps 2012, à l'offensive violente d'indépendantistes touaregs et de groupes salafistes d'extractions extrêmement diverses.

Indigné par la vision d’un crime perpétré il y a deux ans par les jihadistes, exaction dont la captation vidéo par ses commanditaires avait échoué sur Internet dans une relative indifférence, Sissako a coulé sa colère dans des images à la grâce résolument sereine, tournées dans son pays, non loin de la frontière malienne. L’action du film se trouve pourtant ancrée, comme l’indique son titre, dans la ville de Tombouctou, alors qu’y déferlent ceux qui entendent imposer la lecture la plus intégriste de la charia.

A sa manière habituelle, le cinéaste déploie, avec douceur et une science très sûre du choral, un portrait morcelé de communa