Son nom à elle ne dit encore rien au grand public. On parie qu'il en ira tout autrement dans les semaines à venir et qu'on la reverra à l'écran. Stéphanie Cléau dans la Chambre bleue irradie (lire page III). Comme emplie d'un accord avec soi absolu, qu'aucune manière, fioriture ou nervosité ne parasite. C'est beau à voir et, de fait, la caméra s'en repaît. De son corps aussi, voluptueux et musclé à la fois. De sa peau zéro défaut. Il est vrai que cette caméra est tenue par Mathieu Amalric.
Lui, faut-il encore le présenter ? Fils de journalistes (Jacques Amalric, ancienne figure du Monde et de Libé, et Nicole Zand, ex-critique littéraire au Monde), Mathieu A., 48 ans, est l'acteur phare du cinéma d'auteur depuis les années 80 (plus de 60 films au compteur, muse de Desplechin, des frères Larrieu, entre autres), adoubé à l'international (Spielberg, Cronenberg, James Bond…). Parallèlement, le derviche tourneur est passé à la réalisation (dont Tournée, prix de la mise en scène à Cannes en 2010). Et Mathieu Amalric aime Stéphanie Cléau, et réciproquement, depuis une dizaine d'années. Depuis, ils vivent, cheminent ensemble, parents d'Elias (Amalric a deux autres garçons, de Jeanne Balibar). Dans la Chambre bleue, tiré d'un Simenon (province, vase clos, non-dits, noirceur au cordeau donc), Stéphanie Cléau joue la maîtresse de Mathieu Amalric ; soit la maman fondue avec la putain, les deux en une, qui dit mieux ? Si ça n'é