Avoir réalisé une édition 2013 remarquée ( la Fille du 14 juillet …) n'a pas uniquement conféré à l'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid) un supplément de prestige critique. Cela lui a aussi apporté un regain d'intérêt du public, qui s'est concrétisé par une affluence record vendredi à l'ouverture de la saison Acid 2014.
Taciturne. Le choix risqué d'ouvrir les hostilités avec le premier long métrage d'une inconnue et que ne précédait aucune rumeur pourrait se révéler une nouvelle fois payant : Qui vive, mis en scène et coécrit par Marianne Tardieu, n'est pas un film grande gueule, mais il sonne juste et fort. La pauvreté et la détresse de l'expression «film de banlieue» ne suffisent pas à le décrire, même si c'est autour de cette question sociologique que Qui vive est construit. Il nous attache aux basques de Chérif, beau brun taciturne d'une trentaine d'années, qui croûte en tant qu'agent de sécurité dans un centre commercial en attendant de décrocher le diplôme d'infirmier dont il rêve. Des petits cons issus des cités alentour l'emmerdent chaque jour et, craignant que leurs provocations ne pourrissent son emploi, Chérif finit par accepter de les rencarder sur une juteuse livraison, en échange de la paix définitive sur le terrain. Au jour dit, les événements dérapent…