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Libération
PORTRAIT

Ronit et Shlomi Elkabetz: Fusion et effusions

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Sœur et frère, réalisateurs et actrice du «Procès de Viviane Amsalem».
(Photo Yann Rabanier pour «Libération»)
publié le 18 mai 2014 à 18h06

Ils sont tous les deux très beaux, cheveux noir corbeau versus peau d’albâtre, tous deux habillés de noir, et ils se dévorent du regard, se tiennent la main, se caressent le bras. Et leurs propos aussi s’entremêlent, telle une tresse collée-serrée. Si on ne les savait pas frère et sœur, on conclurait évidemment au couple qui vient de se rencontrer et n’en revient pas du miracle. Sauf que, donc, Ronit et Shlomi Elkabetz se connaissent depuis l’origine, ont grandi ensemble et composent depuis 2004 l’une de ces fratries de réalisateurs que fournit régulièrement le cinéma (les frères Lumière, les Taviani, les Dardenne, les frère-sœur Wachowski, etc.). Plus fusionnels…

Ame sœur. Le Procès de Viviane Amsalem est leur troisième bébé cinématographique commun. Il conclut une trilogie autour d'une femme empêchée par les archaïsmes de la société israélienne. Fameuse actrice, à l'œuvre depuis plus de vingt ans, Ronit tient le rôle. Et de fait, on imagine volontiers l'intense aux airs de Maria Callas, qui se rafraîchit au vaporisateur d'eau minérale, flamme forte de ce binôme, instigatrice et ordonnatrice, deus ex machina en surchauffe qu'apaise et réconforte son doux cadet de huit ans - lui, nous évoque le tennisman Pete Sampras. Elle nous détrompe, dans un français parfait qui résulte d'une vie partiellement parisienne depuis des années : «On travai