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Libération
Cannes

«Les Combattants», la survie devant soi

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Dans son premier long métrage, Thomas Cailley piste l’exaltante rencontre d’un candide et d’une pessimiste.
publié le 18 mai 2014 à 19h46

Un jeune réalisateur dont on ne sait rien. Des acteurs peu connus. Un film tombé de nulle part. Et 1 h 38 de projection plus tard, le sentiment euphorisant qu'il ne faut désespérer ni du cinéma français ni de sa relève par de nouveaux auteurs. Le Festival de Cannes devrait plus souvent ménager ce genre de merveilleuse surprise. Mais l'occasion est si rare qu'elle justifie donc un youkoukou d'honneur pour la Quinzaine des réalisateurs, qui a sélectionné les Combattants de Thomas Cailley.

Le film, en guise d’exposition, se pose des questions simples : c’est quoi, c’est qui, un jeune homme d’aujourd’hui ? C’est quoi, c’est qui, une jeune femme contemporaine ? En l’espèce, dans le rôle du garçon, Arnaud, menuisier dans une petite entreprise familiale des Landes. Et dans le rôle de la fille, Madeleine, issue de la petite bourgeoisie qui semble occuper son été au bord de la mer à baraquer sa silhouette de belle sportive. Ceci étant posé, surgissent des questions nettement moins simples : notamment celle d’un rapport probable qui ne sera pas exclusivement sexuel et, ce faisant, d’une mutation progressive des genres imposés.

Castagne. La fille voudrait être comme un garçon et fomente un stage de formation militaire pour devenir commando. Le garçon est comme une fille un peu sosotte, un rien pucelle, et par ailleurs pas très balèze du tournevis dans l'exercice de son métier. Leur premier contact est un full(-contact) : une joute organisée