«Psychopathe, le personnage que je joue ? Un peu… Elle n’est pas folle en tout cas, Madeleine. Elle croit à la fin du monde, mais tout est terrifiant, non ? Si un jour on me dit qu’il n’y a plus de guerre, que l’ours blanc n’est pas en train de disparaître, ni les pandas, etc., je m’envolerais de bonheur, je crois.
«L’époque est hyper anxiogène et culpabilisante : dès que tu prends le moindre plaisir, tu as le sentiment que c’est au détriment de quelqu’un d’autre. Ne serait-ce que prendre un bain. La façon de marcher de Madeleine, c’est la mienne. C’est une démarche un peu guerrière, pas trop engageante, je sais… Pour le film, j’ai fait de la boxe, c’est super drôle de faire semblant de se battre. J’ai toujours fait un peu de sport, du hand, du foot, de l’athlétisme, de la natation. La proposition de Madeleine est très forte. Cette fille est sans concession, ne négocie pas, quitte à ce que ça l’isole. Vous dites qu’elle a de la chance de rencontrer Arnaud, qui s’accroche alors qu’elle est rude, mais lui aussi a de la chance : il cherche un sens, et grâce à elle, il avance.
«Je pense que beaucoup de filles s'inventent un côté garçon manqué parce qu'elles ont envie d'être autre chose. Le discours de la Manif pour tous, "une maman, un papa", et vouloir imposer ce diktat, c'est infâme. On a le droit d'inventer ce qu'on est. Il y a en ce moment un discours très réactionnaire qui circule, sur ce qu'est un homme, une femme. Les C