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Cinéma

«Welcome to New York», soft porn indigent et douteux

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L'affiche de «Welcome to New York». (Photo Valery Hache. AFP)
publié le 18 mai 2014 à 11h42
(mis à jour le 18 mai 2014 à 15h13)

Au poker, quand on n'a rien dans son jeu, on bluffe. C'est exactement ce qui s'est passé avec Welcome to New York, le film d'Abel Ferrara sur l'affaire DSK. Depuis plusieurs semaines, ce brûlot ferait en coulisse l'objet de pressions insupportables de la part de l'entourage de l'ex-patron du FMI déchu de ses mandats après l'accusation de viol de Nafissatou Diallo, femme de chambre du Sofitel à New York. Le festival de Cannes devait le montrer mais Thierry Frémaux y aurait renoncé parce qu'Anne Sinclair se serait montrée on ne peut plus dissuasive. A coup d'interviews «exclusives» (notamment dans Télérama), de stratégie de com affûtée (le Monde a décroché l'exclusivité française d'un visionnage parisien avant Cannes, lui permettant de dégainer une critique avant les autres) et par ailleurs d'une légitime attente cinéphile à l'égard d'un nouveau film de Ferrara qui est (ou a été) un des plus importants cinéastes américains.

Mais tout ça ne tient plus dès lors que le film sort définitivement de son coffre à malices et devient visible. Car, honnêtement, Welcome to New York s'avère franchement indigent et la projection de presse organisée sous une tente sur la plage Nikki Beach, en face du Carlton, n'était pas de nature à placer le truc sur un piédestal. Près de 200 journalistes de la presse internationale ont été conviés à cette vidéo-projection. La qualité de la séance est mauvaise, notamment parce qu'à l'extérieur les fêtes battent leur plein