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Libération
Éditorial

Ciné à sec

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publié le 19 mai 2014 à 19h56

Hier, en plus de la pluie, une douche de mauvaises nouvelles a été versée sur la tête du cinéma français. Présentant son rituel bilan annuel, le Centre national du cinéma (CNC) n'a pu maquiller la tendance savonneuse qu'expriment ses comptes pourtant secs. Pour 2013, les chiffres sont tous à la baisse ! Baisse de la fréquentation, baisse de la part de marché des films français, baisse de leur devis moyen, baisse de la production (lire aussi page 25)… La chute de l'activité vidéo confine à l'effondrement. Non seulement le DVD est en état de quasi-mort clinique mais le Blu-ray, qui devait s'y substituer, régresse pour la première fois. Plus consternant encore, le marché de la VoD, présenté comme une planche de salut, pourrit déjà, la France étant le seul territoire où ce segment recule. Si l'industrie française du cinéma et ses tutelles ont sans doute pris conscience de la noirceur de cette situation, les réformes promues ou envisagées semblent incapables de se tenir au diapason, il est vrai complexe et frénétique, des mutations qui bouleversent en même temps les techniques par lesquelles le cinéma se fabrique ou se diffuse et les usages selon lesquels il se consomme. La prochaine vague arrive déjà, on l'appelle streaming ou Netflix (pour faire peur) ou SVoD (pour subscription video). C'est peu ou prou ce même modèle qui s'impose dans le marché de la musique, avec Deezer ou Spotify. D'ailleurs, selon les chiffres du CNC, l'abonnement est le seul segment qui s