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Libération
Portrait

Viggo Mortensen, déraciné, des ailes

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Acteur et coproducteur de «Jauja» (Un Certain regard), de Lisandro Alonso
Viggo Mortensen à Cannes. Né il y a cinquante-cinq ans à New York, il a grandi de 3 à 11 ans entre Buenos Aires et la campagne du nord de l’Argentine. (Photo Yann Rabanier)
publié le 19 mai 2014 à 18h46

Les sceptiques ricaneront et les orthodoxes grinceront de leurs dents impeccablement rangées, c'est pourtant la stricte vérité : la configuration prévue était l'inverse. Soit Tommy Lee Jones en «grand» portrait et Viggo Mortensen en «petit». Histoire de préserver une certaine représentativité et, plus lâchement, de récidiver mais mine de rien. Soit le cinquième portrait de Viggo Mortensen dans Libération. Mais Tommy Lee Jones a fait son «Mystère T.» (lire ci-contre). On s'apprêtait à tirer à la ligne. Et puis Jauja, de Lisandro Alonso, dans lequel Viggo M. tient le premier rôle, nous a happée. Et puis Viggo est arrivé, et tout s'est vérifié. Cet homme est fait pour nous, au sens de sujet inépuisable. Les esprits rationnels ont raison : bien sûr on ne va pas passer notre vie à tirer son portrait, bien sûr il faudra qu'un jour (prochain), cela cesse. De fait, on s'y prépare déjà. Et il nous traverse régulièrement que lui puisse en avoir ras la casquette, de cette variante d'Un jour sans fin. Et/ou qu'il puisse songer à une psychopathie journalistique - «Elle, encore ?!!»

Divorce. Si c'est le cas, il faut lui décerner le prix d'interprétation. Car Mortensen, dès qu'on le croise, fait signe de la main. Et ensuite la bise, puis va chercher du champagne, qu'on partage dans le même verre vu qu'il n'en reste qu'un. Ne voir là aucun traitement de faveur : la personne est connue pour son affabilité, qui