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Libération
Cannes

La cité des fanges

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Avec «Maps to the Stars», David Cronenberg plonge dans les arcanes grotesques d’Hollywood.
Julianne Moore, une star aînée. (Photo Daniel McFadden )
publié le 19 mai 2014 à 20h06

Au fil des entretiens accordés à la presse lors d'un généreux tour de chauffe promotionnel précannois, David Cronenberg n'a cessé de marteler deux dénégations un rien discutables comme si elles relevaient de l'évidence la plus diaphane. 1. Non, son Maps to the Stars n'est en rien une satire, puisque tous les traits et situations, jusqu'aux plus grotesques, qui s'y trouvent exposés furent directement prélevés par son scénariste Bruce Wagner sur la réalité d'observations de première main. 2. Non, vraiment, n'insistez pas, Maps to the Stars n'est pas non plus un film sur Hollywood, l'industrie du cinéma, et les mirages pourrissants auxquels vit raccrochée sa population endogamique, ivre d'argent, de gloire et de collagène.

Constipée. Le cinéaste canadien a dès lors de quoi s'estimer trahi par l'exosquelette marketing greffé à son film, si l'on considère ne serait-ce que l'affiche officielle, laquelle figure les fameuses lettres géantes des collines d'Hollywood et ses palmiers soumis aux flammes dépuratrices d'un incendie. Et l'on a beau avoir la prétention de ne s'être pas encore entièrement fait sucer le cerveau par la collusion démoniale des distributeurs, des publicitaires et des graphistes, on peut croire discerner en Maps to the Stars la farce la plus âcre et féroce pour le microcosme qui préside aux destinées de la majorité des écrans de la planète, et s'empiffre de leurs subsides, depuis, allez, Mulholla