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Libération
Triporteur

Ma «Girl», qu’est-ce qu’elle a ma «Girl» ?

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Chronique villageoise cruelle dans un petit port coréen. Une œuvre pointilliste.
publié le 19 mai 2014 à 20h06

C’est un sidérant mélange entre deux sortes de cinéma qui ne cessent de rivaliser, voire de s’affronter. D’une part, une façon brutale de se ruer à la violence, aussi bien celle du propos que celle des personnages. D’autre part, une intense délicatesse, pas moins troublante. Young-nam est une jeune officier de police de Séoul, qu’on découvre lors de son déménagement dans un petit port côtier. Une scène de retour en arrière indique que la raison de ce transfert est liée à un probable «scandale» sexuel.

Virago. On range cette information dans un tiroir de sa mémoire et on l'oublie tant les premiers plans du film nous aspirent dans d'autres gouffres de fiction. En visite dans le patelin de sa relégation, la jeune femme est apostrophée par une mémé en triporteur, ivre morte et pas chiche en invectives. La scène est à la fois comique et inquiétante. Il y a également l'étrange affaire d'un carton de bouteilles d'eau minérale que la jeune femme a apporté avec elle de Séoul. Spectateur de cette bizarrerie, il nous vient la même réflexion que la logeuse de Young-nam : pour qui se prend-elle, cette bêcheuse ? L'eau minérale locale n'est pas assez bonne pour elle ? Ce détail qui aura bientôt une très grande importance dit beaucoup de la façon qu'a July Jung, réalisatrice de A Girl at My Door, de nous harponner.

Certes, il est beaucoup question de girl et de door. Une jeune écolière, souffre-douleur des enfants de son âge, e