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Libération
Odyssée

Panos Koutras, label hellène

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Avec «Xenia», le cinéaste grec se lance dans une traversée picaresque d’un pays en crise.
Dany (mèches blondes) et «Ody» : frères en quête de père. (Photo Pyramide)
publié le 19 mai 2014 à 20h06

Au milieu de Xenia, une scène onirique nous plonge dans la besace du jeune héros, Dany. Nous naviguons avec lui au milieu d'objets familiers mais gigantesques : ses produits de beauté (oui, Dany est gay et coquet), ses préservatifs, ses bonbons, ses papiers, ses gris-gris.

Le film de Panos Koutras (l'Attaque de la moussaka géante, la Vie véritable, Strella) produit le même résultat : il projette sur le tapis de l'écran les effets personnels du cinéaste. Ce ne sont pas des objets, mais des angoisses, des aspirations, des rages écumantes, des tensions sexuelles (oui Koutras est gay aussi, so what ?), des sommations politiques, bref, tout ce qui peut nourrir à la fois l'idéalisme et l'insurrection d'un artiste grec aujourd'hui.

Coquards. A la mort de sa mère albanaise, Dany quitte la Crète pour rejoindre son frère aîné, Odysseas, à Athènes. Ensemble, ils vont se mettre en quête de leur père grec, établi dans le nord du pays, pour lui demander de les reconnaître et ainsi obtenir sa nationalité. Juridiquement, en effet, Dany, 16 ans, et son frère, 18, sont susceptibles d'être renvoyés un beau jour en Albanie, qu'ils ne con