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CANNES

Amami, l’île flottante de Kawase

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Festival de Cannes 2014dossier
Avec «Still the Water», la cinéaste japonaise renoue avec les sommets mystiques de son œuvre.
Jeunes pousses et vieilles branches. (Photo Futatsume No Mado. Japanese Films)
publié le 20 mai 2014 à 19h46

Olivier Dahan n'est certes plus à une sottise près commise lors de ce Festival de Cannes. Mais, après son Grace de Monaco présenté en ouverture, il faut compter aussi avec cette énième saillie, grappillée dans une interview au Figaro : «Harvey Weinstein [son distributeur américain très porté sur le triturage du montage, ndlr] voulait un film beaucoup moins complexe, un téléfilm HBO, en somme.» A l'intéressant réalisateur à casquette, il faudrait pourtant rappeler que la chaîne à péage américaine a, ne serait-ce qu'à Cannes, suscité des films aussi peu négligeables qu'Elephant, de Gus Van Sant (palme d'or en 2003) ou, l'an dernier, Ma vie avec Liberace, de Steven Soderbergh. Des films dont les circuits de production américains traditionnels, indépendants comme hollywoodiens, n'avaient simplement pas voulu entendre parler.

HBO n'opère pas, à notre connaissance, au Japon. Mais, là-bas, il y a Wowow. Soit son pendant sur le câble nippon, dont la ligne éditoriale opère depuis quelques années un sensible élargissement au cinéma d'auteur à la fois le plus risqué et le plus fragile du pays. A Wowow, on doit ainsi d'avoir relancé il y a deux ans la carrière en souffrance de Kiyoshi Kurosawa, par la seule grâce d'une commande qui deviendra sa superbe série Shokuzai. Et l'on retrouve aujourd'hui son logo en bonne place au générique du nouveau film de Naomi Kawase, Still the Water. Une coproduction franco-japonaise, qui se ré