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VERBATIM

Fabrizio Rongione, un ange à la table des frères Dardenne

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Festival de Cannes 2014dossier
Il a débuté dans «Rosetta», puis accompagné le cinéma de Jean-Pierre et Luc Dardenne jusqu’à «Deux Jours, une nuit», présenté cette semaine à Cannes.
Fabrizio Rongione sur le tournage d’un court-métrage, en Corrèze. (Rodolphe Escher)
publié le 21 mai 2014 à 10h30

Une histoire de confiance

«Quand j’ai eu envie de devenir acteur, j’ai d’abord eu peur. Je venais d’un milieu assez prolétaire, je n’allais jamais au théâtre, et longtemps je n’ai pas osé me lancer, si bien que je me suis décidé tard à entrer au Conservatoire. J’étais en deuxième année, à 26 ans, lorsque j’ai rencontré les frères Dardenne, à qui j’avais envoyé une photo pour le casting de Rosetta. Je ne sais pas vraiment, encore aujourd’hui, pourquoi j’ai été choisi. Je pense que c’était une question de physique, que je correspondais bien à émilie Dequenne. Et une fois, Luc m’a dit qu’ils aimaient bien que je n’affirme pas trop les choses quand je joue. Mais je n’ai jamais vraiment cherché à savoir, de peur de percer une forme de mystère quant à leur processus de création, et que cela influence ensuite mon jeu. Ils m’ont donné peu d’indications pour le rôle. Ils font confiance aux acteurs et à leurs improvisations, ils placent la caméra en fonction du mouvement des corps, ils travaillent de manière concrète. En jeune comédien sorti du Conservatoire, je ne cessais de leur demander d’où venait mon personnage, pourquoi il faisait ou disait ça, pourquoi il allait là. Et à un moment donné, à force de les harceler, ils m’ont fait cette réponse, comme pour se débarrasser de moi : “écoute, Fabrizio, tu es un ange !”. J’ai dû me débrouiller avec ça.»

Les montagnes russes cannoises

«Après Rosetta et la Palme d'or, ça a été assez dur. Le Festival de Cannes s'était tenu en mai, en juin je passais mes examens devant les caméras de la RTBF, et e