La veille, ils ont fêté leur venue-virée à Cannes jusqu'à l'aube, ça se voit sur leurs visages. Mais à part ça, ils ont l'air comme droit sortis de Xenia, de Panos Koutras, qui les fait frères. Sauf qu'entre eux, ils ne parlent pas albanais mais grec, «c'est plus simple, c'est notre quotidien». Kostas Nikouli et Nikos Gelia restent pourtant en contact avec leur pays d'origine. Kostas, 20 ans, né et grandi à Athènes, était même sur le point de partir s'installer à Tirana dans le sillage de ses parents, «quand le film a surgi», via une annonce dans un journal («cherche Albanais entre 16 et 18 ans parlant bien grec»). Tant mieux, il est un Dany craquant, jeune homo bigarré qui avance dans la vie une sucette dans la bouche et un lapin dans son sac.

Nikos, le barbu de 22 ans, qui joue son aîné aimant mais exaspéré, est né à Tirana où il a vécu jusqu'à l'âge de 6 ans. Il dit : «La vie en Albanie à l'époque ? C'était dur, très différent de la Grèce, même si on a bien des choses en commun, entre pays des Balkans.» Son père était alors «flic», sa mère travaillait dans un restaurant. Arrivés en Grèce «pour trouver une meilleure vie», ils ont enchaîné les petits boulots. Effet collatéral de la crise, son père est à l'heure