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Portrait

Ryan Gosling : hanté à tête

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Festival de Cannes 2014dossier
Réalisateur envoûtant de «Lost River», son premier long métrage.
Ryan Gosling à Cannes, le 21 mai. (Photos Yann Rabanier)
publié le 21 mai 2014 à 18h06

On le concède, on est un peu old school, voire has been. A savoir: la tenue nous importe. Pas les sapes (quoique…), l'attitude. «Un peu de classe, bon sang !» C'est le cri venu de l'intérieur qu'on retient depuis une semaine. Entre la pose généralisée, la désinvolture doublée de morgue et le nombrilisme lamineur d'altérité, il y a des moments où la tentation de rentrer à Paris sur notre vélo de location dont la vitesse 7 marche mal se fait très très prégnante. Alors, Ryan Gosling nous prend de court, nous déstabilise.

Ce type dit vraiment bonjour, répond: «Et vous, ça va, ce n'est pas trop dur d'enquiller tous ces films et interviews?» Et il sollicite notre avis détaillé sur son film, ne tique pas sur les réserves. Qu'on envisage de le revoir au calme et imprégnée de substances planantes le réjouit. «Au moins, il ne vous a pas totalement rebutée.» On est au sommet de la terrasse d'un palace cannois, cachés derrière une poignée de bambous censés décourager les photos simili paparazzesques prises au smartphone, on a vingt minutes avec lui.

Paradoxale. Ryan Gosling est élégant tout entier. Dans l'apparence: chemise blanche à fines rayures bleues sur chino (pantalon de toile) cacao, manches relevées sur un petit tattoo, au bras gauche. «Ça représente le bras d'un monstre et un cœur qui saigne.» Comme à l'écran, il aimante de façon paradoxale, beau, oui, mais pas comme Bowie ou Brad Pitt - pas monstr