21 h 44 (mercredi)
Au neuvième jour de ce Festival de Cannes, enfin les langues se délient sur l'état sanitaire déplorable dans lequel se trouve plongé le cerveau (mais pas que) du microcosme journalistique parisien sous l'effet des cadences infernales impulsées par Herr Gilles J. A la sortie de la projection de Mommy, une consœur blonde nous fait cette confidence un rien embarrassante : «Mes collègues ? Ils sont rentrés à l'appartement. L'un pour travailler, l'autre pour prendre une douche. Ce qui est une vraie bonne nouvelle.» Et l'on n'en est qu'au neuvième jour.
22 h 37
Dans le goulot d'étranglement au seuil d'une plage cannoise où une vedette de la variété australienne de petite taille s'est compromise, en échange d'un chèque équivalent au PIB de Bahrein, à entonner «joyeux anniversaire» pour une célèbre ligne de crèmes glacées (chut, pas de marque, nous sommes toujours un journal, merde !), un confrère châtain, l'œil multicerne rivé à son smartphone, s'indigne : «Non seulement on ne peut pas rentrer, mais j'suis trop dégoûté : y'a quelqu'un de ma timeline à l'intérieur !»
22 h 45
C'est speculoos-champagne pour tous dans les bureaux de la société Diaphana, distributrice de Deux jours, une nuit des frères Dardenne, et sise à Cannes rue des Belges, ça ne s'invente pas. Les premiers chiffres du film (en salles depuis mercredi) sont en effet excellents : 12 000 entrées à Paris, 32 000