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ANIMATION

Takahata, le bambou de la vie

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Le réalisateur du «Tombeau des lucioles» fait ses adieux au cinéma avec «Princesse Kaguya», la délicate adaptation d’une légende japonaise.
Minuscule petite fille née dans une tige de bambou, Kaguya deviendra la plus convoitée des princesses du pays. (Photo Hatake Jimusho)
publié le 22 mai 2014 à 19h26

Hayao Miyazaki, ce chêne majestueux qui trône sur l'animation japonaise depuis trente-cinq ans, a sans doute fait de l'ombre à son meilleur confrère et concitoyen, pourtant considérable : Isao Takahata, avec lequel ils fondèrent les studios Ghibli en 1985. Méconnaître ce francophile serait ingrat. Diplômé en littérature française, traducteur de Prévert, admirateur de Paul Grimault (il attribue sa vocation de cinéaste de longs métrages au Roi et l'Oiseau), Takahata, 78 printemps, est connu pour avoir signé ce qui est peut-être le film le plus atrocement triste de l'histoire du cinéma, l'indépassable Tombeau des lucioles. Mais on lui doit les plus légers Pompoko (quoique) et Mes voisins les Yamada.

Sources. Comme Miyazaki avec le Vent se lève, Takahata a annoncé que le Conte de la princesse Kaguya serait son dernier film. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est aussi la première production Ghibli jamais présentée à Cannes. Hélas, ce sera sans doute l'ultime, si la fermeture des studios se confirme. On peut dire que, pour le Festival, l'honneur est sauf in extremis…

Le conte adapté par Takahata est l'un des textes les plus anciens (Xe siècle) et les plus populaires du Japon. Il raconte la charmante puis tragique histoire d'une minuscule petite fille née dans une tige de bambou, élevée par de braves paysans et qui deviendra la plus belle, intelligente et convoitée des pr