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Libération
Critique

«L’Incomprise» : allô maman bohème

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Troisième réalisation creuse d’Asia Argento.
publié le 23 mai 2014 à 19h46

Gageons que le troisième film réalisé par Asia Argento (lire page suivante) eût été programmé au sein de la Compétition qu'il serait parti avec un net ascendant sur ses challengers. Impossible en effet, à sa vision, de ne pas songer aussitôt combien il n'eût pu que plaire à une autre fille de cinéaste, Sofia Coppola, membre du jury. Comme Marie-Antoinette, Somewhere ou The Bling Ring, l'Incomprise (référence translucide à Luigi Comencini) fait figure à la fois d'histoire de pauvre petite fille riche et d'étalage prodigue, mi-juke-box intime, mi-carnet d'inspirations, d'un trop plein de bon goût musical, vestimentaire et design, qui confine souvent le film dans une performance de direction artistique.

Cette frénésie ornementale enrubanne le spectacle qui nous y est offert : une bulle aristo-bohème en voie de crevaison, au gré de la trajectoire préadolescente, toute en petites miniatures überchics enchâssées, d’une gamine ballottée entre l’hystérie de sa mère pianiste cocaïnée et celle de son père acteur à succès, en cours de séparation. Enfant bizarre, ou tout du moins qui se rêve comme telle, en ce qu’elle fréquente les concerts de punk et les bacchanales parentales, la pet