«Welcome to Cannes.» Dans le cadre enchanteur du mas Libération, l'introduction sans travers de Lambert Wilson, raillant le barouf orchestré autour du film d'Abel Ferrara, a sonné l'ouverture de la cérémonie de clôture du 67e Festival de Cannes comme par une reprise en main.
A chaud, l'impression domine d'un palmarès élaboré dans un souci d'équilibre et d'une cinéphilie aussi ample que possible (en dépit de l'absence remarquée du Timbuktu, d'Abderrahmane Sissako, l'un des films les plus consensuellement acclamés de l'édition). Symptôme majeur de cette volonté d'équanimité, le tandem façon le Dinosaure et le Bébé formé du cinéaste le plus âgé présent en compétition (soit le spectre de Jean-Luc Godard, et son Adieu au langage) et du plus jeune (l'émouvant Xavier Dolan avec Mommy), récipiendaires ex aequo du prix du jury. Un couple dont on avait imaginé qu'il puisse faire une belle paire de palmes.
Longtemps très bien placé (deux grands prix du jury et un prix de la mise en scène, en cinq sélections depuis Uzak en 2003), et attendu un jour ou l'autre sur la plus haute marche du palmarès, le Turc Nuri Bilge Ceylan a eu le temps de voir venir la consécration suprême tout au long de la s