Chaque jour, les films projetés à Cannes passent le test de Bechdel, une évaluation des œuvres «women friendly». Réussissent le test les films dans lesquels au moins deux personnages féminins sont identifiés par un nom, parlent ensemble et parlent d’autre chose que d’un homme.
Si Alison Bechdel présidait le jury de ce 67e festival de Cannes, elle offrirait sans aucun doute la Palme d'or à Mommy, de Xavier Dolan, ou au minimum le prix d'interprétation féminine à son interprète principale, la grande Anne Dorval.
Ce cinquième film de l'enfant prodige du cinéma québécois marque le passage à l'âge adulte du cinéaste découvert en 2009 à la Quinzaine des réalisateurs avec un premier film matricide, J'ai tué ma mère. Mommy, sa première participation à la compétition officielle, affiche dès son titre affectueux la réconciliation avec la figure maternelle. «J'ai tué ma mère était une crise de puberté ; Mommy est une crise existentielle», a résumé Dolan dans son argumentaire avant le Festival.
Le film est un véritable parcours de la combattante : Diane «Die» Després (Anne Dorval), nouvellement veuve, récupère la garde de son fils adolescent, Steve, renvoyé de son dernier établissement spécialisé pour avoir brûlé l'un de ses camarades au troisième degré. Les éducateurs