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2014, une édition limitée

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A vouloir récompenser large, le jury du Festival n’a pas effectué de choix forts, remettant la palme à «Sommeil d’hiver».
Le Turc, Nuri Bilge Ceylan, samedi soir après avoir reçu la palme d'or. (Photo Yann Rabanier)
publié le 25 mai 2014 à 18h06

Il n'y a pas vraiment de faute, qu'elle soit morale ou de goût, dans le palmarès délivré par Jane Campion et son jury, samedi soir, et c'est là une partie de son problème. A bien relire son verdict équitable, on a le sentiment d'un palmarès qui, à trop vouloir embrasser toutes les couleurs de la cinéphilie, n'en affirme franchement aucune. Peu de risques, en effet, en attribuant sa palme d'or à Sommeil d'hiver, de Nuri Bilge Ceylan, de susciter des hurlements indignés ou des comas de joie. Idem pour le reste des récompenses (lire ci-contre), qui satisfont mollement tout le monde.

La cérémonie fut à l'image de cette ventilation, entre ceux qui ont accueilli leurs prix avec l'évidence ou la sérénité de ceux à qui ils semblaient prédestinés (Timothy Spall et Nuri Bilge Ceylan) et les absents remarquables (Jean-Luc Godard et Julianne Moore). Outre le joli Prix de la mise en scène attribué au classicisme élégant du Foxcatcher de Bennett Miller, on ne recense qu'une seule surprise ayant l'air d'exprimer un choix personnel : le Grand Prix récompensant le charme singulier du film de l'Italienne Alice Rohrwacher, les Merveilles, que nul, et apparemment pas même elle, n'attendait si bien placé.

Feutrées. Le même souci vaguement