Son jour le plus long a été le jeudi 22 mai : onze séances photo. Non, Libération n'œuvre pas dans la traite des photographes. Simplement, Yann Rabanier a faim. Rabanier de Marmande, Haute-Garonne, dont il conserve un léger accent, est rabelaisien, déborde d'envies et d'idées. A Cannes, sprint de dix jours, ça peut donner des télescopages, un planning où lui-même se perd, entre les horaires de rendez-vous, les lieux, les attachés de presse… Sachant que Rabanier est adepte de la mise en scène, accessoirisée.
Suzanne Clément, actrice dans «Mommy» de Xavier Dolan. Photo Yann Rabanier
Il est un photographe qui envisage ses photos jusqu'à les dessiner avant de les réaliser, il a débarqué à Cannes avec une boîte de Pandore : un tapis, une armure du XVIIe siècle dénichée sur le Bon Coin, une couverture de survie, une batterie de fumigènes, des posters géants, du matériel pour faire d'énooooormes bulles («Je commande le liquide sur Internet, il vient d'Allemagne, un truc très spécial»), et même une chaise d'arbitre. Autant dire que Rabanier n'est pas arrivé sur la Croisette par la voie classique, train ou avion, mais dans un monospace rempli jusqu'à la gueule. Au volant, Thomas Cestia, son assistant ; en réalité un ami, architecte dans le civil.
Damian Szifron, réalisateur de «Relatos Salvajes», avec Pedro Almodovar, l'un des producteurs du film. Photo Yann Rabanier
Vu les conditions du barouf cannois, le parti pris de Yann Rabanier tutoyait la dinguerie et/