Passé le moment d’accoutumance où l’on attend de voir ce qu’Isabelle Huppert donne dans le rôle assez inattendu d’éleveuse de bovins en Normandie, ce qui frappe c’est sa joie d’être actrice. Soit cette façon de nous attendre tout sourire au seuil d’un film où justement on ne l’attendait pas. Ce n’est pas tant le coup un peu foireux du contre-emploi, mais au contraire celui plus flamboyant et excitant du plein-emploi d’elle-même.
Eczéma. Ce qui rend plausible Isabelle en Brigitte, femme de Xavier, champion du bœuf charolais, c'est tout autant son réalisme quand elle met la main à la pâte d'un concours agricole, voire d'un vêlage, que le léger mystère qui la parfume. Or, le quant-à-soi est un des sujets réussis du film. Celui de Brigitte qui a toujours l'air de n'en penser pas moins, surtout quand on lui demande son avis, mais aussi celui de son mari (Jean-Pierre Darroussin), pourtant a priori préposé aux pieds sur Terre.
Le récit est celui d’un week-end à Paris où Brigitte a prétendument rendez-vous avec un dermato pour soigner une plaque d’eczéma tenace qui lui barre la gorge. A l’occasion de cette échappée se profile le jeu d’un quitte ou double conjugal.
D' Elle s'en va, d'Emmanuelle Bercot, à Suzanne, de Katell Quillévéré, cel