Prière de sortir les mouchoirs. Voici nos adieux à Viggo Mortensen en dernière page de Libération. Non, rien à voir avec une érosion à la Manset («De toutes choses on voit le fond/ Comme essuyé par un torchon/ Comme balayé d'un typhon/ Sur le rivage éblouissant/ Quand il devient couleur de sang/ Sur le rivage où nous serons/ Avec nos semelles de plomb/ Sur le rivage éblouissant/ Où vient la nuit s'épaississant»). Simplement, comme le dit le vaillant chef qui jusque-là a laissé faire sans trop râler, après quatre occurrences (augmentées de deux répliques en pages Cannes), «il serait peut-être temps de passer à autre chose». A la vitesse supérieure, alors… L'idée d'un livre à quatre mains, Viggo M. à la photo, nous au texte, est une piste. On l'a soumise à l'intéressé, qui a répondu, «pourquoi pas». Mais bon, la Joconde dit-elle jamais non ?
Le film The Two Faces of January se prête au farewell : on peut se concentrer sur Viggo, cette adaptation d'un roman de Patricia Highsmith n'apporte rien de neuf sur l'acteur Mortensen. Il y joue une sorte de Madoff en fuite dans la Grèce des années 60, d'abord triomphant puis traqué et détraqué. Viggo porte très bien le costume en lin blanc, le panama, et Kirsten Dunst (sa femme dans le film) à son bras. On est tout de même loin de ses meilleurs rôles, le vénéneux vétéran du Vietnam d'Indian Runner (Sean Penn, 1991), le pseudo bon père de famille d'