Au mois de mai, un certain gratin doré hollywoodien, démocrate sincère et généreux donateur des causes progressistes, croyait embrasser un combat limpide en appelant au boycott du Beverly Hills Hotel, haut lieu de rencontres et de déjeuners d'affaires de l'industrie du rêve. L'établissement appartient au groupe Dorchester Collection, propriété directe du sultan de Brunei, lequel vient de promulguer une loi prévoyant d'instaurer, à une date encore non précisée, une application stricte de la charia dans son pays, avec lapidation à mort pour les «crimes» d'homosexualité, d'adultère ou de sodomie, par exemple.
Nerveux. Soutenu par de fortes personnalités de la télévision comme Ellen DeGeneres et Jay Leno, venu manifester devant l'hôtel en compagnie de Frances Fisher, le boycott a aussi profité de la chambre à échos des réseaux sociaux. Le milliardaire britannique Richard Branson a relayé la lutte en l'élargissant : il n'y aura plus d'employés de Virgin dans les hôtels du groupe Dorchester, a-t-il promis.
Selon le Hollywood Reporter, qui y a fait un déjeuner undercover, le boycott est un éclatant succès : les salles autrefois bondées de l'établissement sont pratiquement vides. Là où l'on croisait presque à chaque coup Steven Spielberg ou Tom Cruise, ou autrefois Marilyn Monroe, on ne trouve plus qu