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Queer

Panos H. Koutras : grec anatomie

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Rencontre avec le cinéaste francophile, auteur de «Xenia», une traversée haute en couleurs de frères dans un pays en crise.
Panos H. Koutras. (Photo Yann Rabanier)
publié le 17 juin 2014 à 18h06

L'entame de la première rencontre, il y a un mois à Cannes (on l'a ensuite revu à Paris), annonçait une prise de tête plus qu'un coup de cœur : une belle gueule de bois lestait Panos H. Koutras, consécutivement à la soirée post-projection. «Je n'ai même pas de Doliprane…» gémissait l'hère dont le regard peinait à soutenir un soleil pourtant voilé. «Ah mais, moi, j'en ai, et du 1000», répliqua-t-on. Et là, Panos H. Koutras a eu la tête du gamin qui voit un lapin sortir du chapeau, on s'est sentie fée. Là-dessus, un paravent en bois soulevé par le vent a failli nous mettre K.-O. Deux têtes à l'envers : ça crée des liens. La suite a filé comme un catamaran par vent idoine. Depuis, on regarde régulièrement et avec affection la balle antistress à effigie de lapin rose et blanc, produit dérivé de Xenia.

Xenia (lire la critique ci-contre) est le quatrième long métrage de l'Athénien révélé au grand public en 2000 par l'Attaque de la moussaka géante. Présenté à Cannes dans la sélection Un certain regard, Xenia pète de vie et d'humour malgré le pitch neurasthénique (deux frères albanais traversent la Grèce gangrenée par l'extrême droite). Dany et Ody recherchent leur père grec quasi inconnu, Dany est un homo folle à mèche peroxydée et lapin-doudou rose et blanc qui s'anime de temps en temps, comme le tigre dans la BD Calvin & Hobbes. Ody est un straight à barbe de trois jours, mais compréhensif vis-à-v