Menu
Libération
Interview

Christian Marclay: «J’aime regarder des films en avion sans écouteurs»

Article réservé aux abonnés
Séance tenante Christian Marclay. Plasticien suisse né en 1955, il présente aux deux centres Pompidou (à Paris jusqu’au 2 juillet, à Metz à partir du 4) son œuvre monstre, The Clock, une vidéo de 24 heures composée des milliers d’images de montres et d’horloges ponctionnées dans l’histoire du cinéma. Photo AFP
publié le 17 juin 2014 à 18h06
La première image ?

Peut-être Laurel et Hardy confectionnant de la fausse nourriture en mer dans En croisière (1940). Je ne l'ai pas revu depuis les années 60.

Dernier film vu ? C’était comment ?

Je trouve rarement le temps d'aller au cinéma, et je n'ai pas la télévision. Mais je voyage beaucoup, et je vois donc surtout des films en avion. Récemment, les Amants passagers, de Pedro Almodóvar, même si je me suis malheureusement endormi avant la fin. Etrange expérience de regarder une histoire d'avion en se trouvant soi-même vraiment dans les airs. Et, en l'espèce, les acteurs avaient eux-mêmes l'air de lutter pour rester éveillés.

Le film que vos parents vous ont empêché de voir ?

Mes parents étaient très ouverts. Ils m'accompagnaient à des séances pour lesquelles je n'avais pas l'âge autorisé. Je me rappelle avoir voulu voir More (1969), de Barbet Schroeder, à 14 ans, et y être allé avec mon père. J'étais très mal à l'aise de regarder des scènes de sexe et de drogue à ses côtés.

Un rêve qui pourrait être un début de scénario ?

Il y a déjà bien trop de films qui démarrent avec un rêve avant que le protagoniste ne se réveille en sueurs. Or, tout est déjà un rêve en soi.

Le monstre ou le psychopathe de cinéma dont vous vous sentez le plus proche ?

Je ne suis ni l’un ni l’autre. Face à un film, je me sens proche du réalisateur. Peut-être cela fait-il de moi un mégalomane.

Le film ou la scène qui a interrompu un flirt avec votre voisin(e) ?

C’est trop loin pour que je m’en souvienne, mais je ne crois pas en l’existence d’un film capable de juguler la fournaise hormonale d’un adolescent.

Avec quel personnage aimeriez-vous coucher ?

Difficile de départir le personnage de l'actrice, surtout quand c'est une bonne actrice. J'ai adoré Sissy Spacek dans Nashville Lady (1980).

Pour ou contre la 3D ?

La vie est en 3D, le cin