Dix ans après Mondovino, son plaidoyer à succès contre le capitalisme viticole, Jonathan Nossiter revient dans la vigne pour un documentaire centré sur l'écologie. Il n'a pas, cette fois, fait le tour du monde, mais filmé les déclarations de bonnes intentions de quelques producteurs, dans des paysages de rêve de la Toscane ou des Marches. On comprend qu'il faudrait cesser de déverser des herbicides et des pesticides pour produire du vin. En ligne de mire, le développement agricole intensif de l'après-guerre qui fondait tout sur l'accroissement des volumes, au détriment de la qualité. Cela fait cependant quelques décennies que la plupart des vignerons ont compris la leçon.
Tout ceci est bien sympathique, un brin démago - c’est le jeu. On confond au passage vin oxydé et raisins qui ont trop chauffé au soleil… Est aussi surmûri le raisonnement heideggerien exaltant la transmission familiale et «la vérité de la terre» pour contrer la technologie. Bien entendu, la chanson comporte une part de douce illusion : la nature est une créature aux multiples talents, mais jamais elle n’a fait de vin, qui est forcément le produit d’une manipulation chimique par l’homme.
Le réalisateur introduit un parallèle avec le discours patrimonial d'un directeur de cinémathèque, entrelardant ces sympathiques bavardages d'extraits d'histoire du cinéma et du documentaire. Il en a trouvé un assez étonnant, dans lequel Pasolini interroge un paysan éberlué d'Emilie sur la question sexuelle. On souri