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Libération
Interview

Christian Marclay : «Je n’ai pas pensé cette œuvre comme un marathon»

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Rencontre avec le réalisateur de «The Clock», un film horloger de 24 heures, est projeté au centre Pompidou :
«The Clock» (2010). (Photo Christian Marclay. Courtesy White Cube. London and Paula Cooper Gallery. New York)
par Recueilli par Henri-François Debailleux
publié le 18 juin 2014 à 18h06

The Clock de Christian Marclay est un film qui donne l'heure. Avec pour cadran un grand écran. Il s'agit d'une œuvre vertigineuse, d'une durée de vingt-quatre heures, construite à partir de milliers de séquences de films existants où apparaissent les heures, les minutes, voire les secondes, que l'artiste a montées en temps réel. Autrement dit, si l'on regarde le film à 16 h 11, une image nous rappelle qu'il est effectivement 16 h 11, et ainsi de suite. Présentée à la Biennale de Venise en 2011, où elle a permis au Suisse d'origine américaine (il est né en 1955 en Californie) de recevoir le lion d'or de l'artiste, elle a ensuite été montrée en septembre 2011 à Paris, mais seulement durant trois jours.

D’où est née l’idée de The Clock ?

Je cherchais l’image d’une horloge pour un autre montage et j’en ai trouvé beaucoup. Je me suis donc demandé s’il serait possible de trouver toutes les minutes d’une journée entière dans l’histoire du cinéma. Après un an de recherche, le projet m’a paru réalisable.

Comment avez-vous travaillé ?

Au départ, je ne voyais pas comment lier tous ces extraits entre eux. Le passage du temps comme seul lien ne suffisait pas, il fallait aussi créer une illusion de continuité. J'ai trouvé une partie de la solution en utilisant le son comme je l'avais fait dans Vidéo Quartet, puis d'autres aspects se sont greffés. A l'arrivée, le lien est parfois juste conceptuel, il peut aussi reposer sur une lumière, une situation, un dialogue, un lieu…

Y a-t-il une linéarité narrative ?

Oui : le temps qui passe. Comme dans la vie de tous les jours, avec