Scène d'ouverture. Elle vous prend la main longuement, la tient entre les siennes, ongles courts carminés sans apprêt exagéré. Elle vous regarde précisément, lentement, de ses yeux d'un bleu lagon terni comme par la montée d'une brume de chaleur au creux d'un lac de montagne. Elle vous appelle par votre prénom et vous laisse croire que cette rencontre est essentielle, que ce moment à passer ensemble lui tient particulièrement à cœur. Et c'est sûrement vrai, et ensuite qu'importe qui viendra, les vérités successives n'en sont pas moins agréables à entendre. Valeria Golino, actrice et réalisatrice italienne est intéressante et babillante, ouverte sur le monde et papillonnante, «culturée» et prosaïque. On sait tout de suite qu'elle prend trois cafés, le matin, qu'elle arrêtera de fumer quand elle le décidera mais, en attendant, elle va cacher ses mégots dans les pots de fleur car le serveur a oublié le cendrier. Elle a le goût de la conversation, l'art de la digression, le sens de l'humour. Elle a aussi cette facilité à saisir qui passe à portée. On la voit enlacer son agent, la prendre dans ses bras longuement. Inquiet, on se demande si cette proximité est signe d'un drame à consoler quand ce n'est qu'un besoin de se rapprocher de l'autre, entre abrazo ralenti et hug dévirilisé.
Coiffure. A la ville, Valeria Golino a toujours eu la bouclette libérée. C'est son emblème, son logo, sa cha