C’est un de ces films coup-de-poing qui laissent, longtemps après la dernière image, le souvenir d’un regard, d’une chevelure, d’une atmosphère, d’un mot. Le mot, c’est «Gett» («divorce» en hébreu), que Viviane Amsalem cherche à obtenir de son mari, Elisha, depuis de longues années, et qu’il s’obstine à lui refuser, mâchoires serrées, regard buté. L’atmosphère est celle d’un huis clos, dans un tribunal rabbinique, en Israël. On y perçoit cette violence sourde, cette souffrance qui découlent souvent de l’ignorance, du poids absurde des traditions. Difficile de croire que cette scène d’un autre âge se déroule aujourd’hui, dans un pays apparemment démocratique. Et pourtant tout est vrai. Le mariage civil n’existe toujours pas en Israël, seule la loi religieuse s’applique, et celle-ci reste du côté de l’homme.
Chignon. La femme ne pèse d'aucun poids, elle est contrainte au silence et à l'obéissance par la force de la loi et de ceux qui l'administrent : les rabbins. Après Prendre femme et les Sept Jours, le Procès de Viviane Amsalem est le troisième volet d'une trilogie réalisée par la comédienne Ronit Elkabetz et son frère Shlomi. Portrait d'une femme, mère de quatre enfants, se débattant pour retrouver son indépendance dans un pays moderne entravé par la vigueur de ses traditions. On y retrouve le même souci de filmer au plus près l'émotion, le non-dit.
Viviane Amsalem est incarnée par une formidable Ronit Elkabetz, silencie