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Cinéma

Le conte et sa princesse

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Après quatorze ans de silence, rencontre avec Isao Takahata, qui adapte sous son pinceau un texte japonais du Xe siècle.
publié le 24 juin 2014 à 18h06

De toute évidence, le discret Isao Takahata a moyennement goûté les déclarations de Hayao Miyazaki qui affirmait ne plus jamais faire de film et vouloir prendre sa retraite. «Beaucoup de bruit pour pas grand-chose», déclarait-il récemment, répétant à plusieurs reprises qu'il ne serait pas surpris si l'auteur du Vent se lève se remettait bientôt à sa table à dessin pour un nouveau long métrage.

Il est difficile de comprendre le genre d'amour vache qui relie ces deux vénérables trésors nationaux de l'animation japonaise, le discret intellectuel qu'est Takahata a cofondé Ghibli en 1985 avec Miyazaki, compagnon de route bouillonnant et tyrannique. En 1987-1988, les deux réalisateurs connaissent un épisode de créativité synchrone en mettant en chantier l'un Mon voisin Totoro, l'autre le Tombeau des lucioles, films qui sortiront en programme couplé dans les salles japonaises. Déjà à l'époque, deux humeurs bien découplées se dessinaient en dépit de la proximité stylistique du dessin et de l'animation.

Floraison. D'un côté, Miyazaki est clairement un cinéaste de la volonté, d'une dynamique vitale où les personnages transcen