Menu
Libération
Interview

Corneliu Porumboiu et Patrice Blouin: «La mise en scène du foot est devenue hollywoodienne»

Article réservé aux abonnés
Rencontre avec le cinéaste et le critique, spécialiste des représentations du sport, autour des mutations des images qui nous parviennent de la Coupe du monde.
Plusieurs plans de la retransmission en "multicam" du match France-Nigéria, lundi. (Photo DR)
publié le 1er juillet 2014 à 18h36

Match retour, le quatrième long métrage de Corneliu Porumboiu (figure parmi les plus passionnantes de ce que l'on a désigné comme le «nouveau cinéma roumain») se présente tel un ready-made, fondé sur la retransmission d'un match vaguement resté dans la mémoire des amateurs de football habitant la Roumanie de 1988, une archive sportive qu'il parvient, par la seule grâce de la voix off, à transmuer en parfait précis philosophique de mise en scène (lire ci-contre). Alors que les images de ce film étonnant, malheureusement promis à une diffusion très minoritaire, entrent en collision dans le temps avec celles, extrêmement majoritaires, de la Coupe du monde, l'idée s'est fait jour d'interroger les représentations de cette manifestation qui, avec ses quelque 2 milliards de spectateurs, s'impose comme le plus puissant fournisseur en matière visuelle à l'imaginaire de l'humanité. Pour ce faire, Libération a prolongé une table ronde qui s'est tenue vendredi au Forum des images, à Paris, dans le cadre du cycle «le Goût du jeu» (jusqu'au 27 juillet), en faisant dialoguer le cinéaste avec Patrice Blouin, ex-critique (aux Cahiers du cinéma et aux Inrockuptibles), professeur d'histoire des idées et auteur de plusieurs ouvrages théoriques sur les représentations du sport (notamment Une Coupe du monde : télégénie du football, 2010, Actes Sud).

Quelles premières images de cette Coupe du monde vous ont frappé ?

Corneliu Porumboiu : J'aime beaucoup le but de la tête du Néerlandais Robin van