La première image ?
Dont je me souvienne : l'espadon dévoré dans le Vieil Homme et la Mer, de John Sturges (1958). Identification totale à Spencer Tracy qui croit avoir accompli le plus dur, attraper sa proie, et la perd à petits feux sous les assauts répétés de requins. Quand on a 6 ou 7 ans, c'est terrifiant.
Dernier film vu ? Avec qui ? C’était comment ?
Revu. Dressé pour tuer, de Samuel Fuller. Avec mon fils.Moins froid, plus fauché mais peut-être plus juste (et donc dérangeant) qu'Orange mécanique de Kubrick et son traitement Ludovico, dont il est un remake caché.
Qu’est-ce qui vous fait détourner les yeux de l’écran ?
L'obscénité morale, la connivence obligatoire, la prise d'otage du spectateur, la démagogie. En vrac, la Rafle, Indigènes, certains films de Michael Haneke et tous ces cinéastes qui pensent héroïquement être les seuls à penser comme tout le monde.
Un rêve qui pourrait être un début de scénario ?
Rien n'arrive à la cheville des Body Snatchers. Se réveiller un matin et réaliser que le même, c'est l'autre. Pour moi, le cauchemar absolu se loge dans un écart minimal, un léger dérèglement, un interstice.
Le monstre ou le psychopathe de cinéma dont vous sentez le plus proche ?
Winslow Leach, le compositeur maudit du Phantom of the Paradise, de Brian De Palma. Mais c'est un faux monstre.
Que faites-vous pendant les bandes-annonces ?
Je ferme les yeux.
Avec quel personnage aimeriez-vous coucher ?
Carole Bouquet dans Cet obscur objet du désir, de Buñuel.
Pour ou contre la 3D ?
A priori contre (sauf quand c'est Avatar, mais il n'y a qu'un James Cameron).
Le hors-champ, ça vous travaille ?
Ça travaille surtout les bons films.
Le gag ultime ?
Quelqu’un qui prétendrait que Michael Mann n’est pas le plus grand cinéaste américain contemporain.
Ce film que personne n’a vu et que vous tenez pour un chef-d’œuvre ?
Personne ? Disons que peu connaissent. Milan Calibre 9 de F