A la veille du Festival de Cannes, Libération publiait le compte-rendu d'une table ronde où producteurs et distributeurs de films d'auteurs importants à nos yeux étaient conviés à débattre de la position fragile qu'ils occupent à l'intérieur d'une industrie du cinéma français en mutation. Si l'on ne se rappelle pas y avoir entendu formuler d'imprécations à brûler des décodeurs en place publique, la discussion a fait réagir la direction du cinéma de Canal+. L'occasion d'interroger le fonctionnement et le rôle actuels de la chaîne cryptée, principal acteur privé du financement et de la diffusion de la création, de par l'obligation d'investissement qui la tient à préacheter chaque année des projets de films à hauteur de 12,5% de son chiffre d'affaires (9,5% de films français, 3% de films européens). Face à nous, Nathalie Coste-Cerdan, nouvelle directrice du cinéma après le départ de Manuel Alduy sur le front anti-Netflix ; Franck Weber, directeur des acquisitions du cinéma français, et Laurent Hassid, son homologue pour le cinéma étranger.
Qu’est-ce qui vous a fait réagir dans cette table ronde ?
Nathalie Coste-Cerdan : D’abord, il y avait quelques erreurs, mais surtout le sentiment que c’était un procès fait à Canal+. Or, toutes les photos qui illustraient l’article montraient un cinéma d’auteur génial, tout ce que l’on avait envie de voir, et c’était précisément des films sur