Derrière le patronyme très britannique «Jones», signataire de ce premier long métrage, se cache un duo de réalisateurs qui souhaite ne pas être dissocié dans cet anonymat. Les deux individus ont, paraît-il, fait leurs premières armes dans une agence de pub londonienne, ce qui n’est pas vraiment un gage de qualité, mais portent des paires de lunettes identiques, ce qui est plus rigolo. Leur film, plutôt bien accueilli au Royaume-Uni, est farci de tics plus ou moins déplaisants d’anciens artisans de la chose publicitaire mais aussi parsemé d’idées loufoques ou hargneuses, qui font du film un objet de curiosité et une promesse sur la suite de leur carrière.
Compte tenu d’un budget qu’ils affirment famélique, les Jones ont inventé une minuscule histoire de romance contrariée entre une jeune fille assommée d’ennui et un vieux beau tout aussi las de l’existence. Ce trait de caractère commun n’a pas, bien entendu, les mêmes origines. Elle, parce qu’elle préfère consumer sa belle jeunesse dans l’immobilisme plutôt que d’affronter l’adversité, par exemple en foutant le camp de la lugubre ville balnéaire où elle moisit sur pieds ; lui, parce qu’il en a bien trop vu au cours d’une carrière d’homme de main bien remplie.
Le chassé-croisé entre les deux personnages est un peu convenu, entrelardé d'instants romantiques surannés, mais la plupart des scènes à vocation comique, toujours sur le fil du rasoir du mauvais goût et d'un climat solidement dépressif, font souvent mouche. En la matière,