Présenté hors compétition en mai à Cannes, l'Homme qu'on aimait trop est, selon André Téchiné dans le dossier de presse, «un film de guerre […] à hauteur humaine». Un conflit bien réel, son film s'inspirant directement de l'affaire Agnès Le Roux, héritière du Palais de la Méditerranée, casino niçois, disparue en 1977. Ce terrible feuilleton, qui a alimenté les rubriques des faits divers (le corps de la jeune femme n'a jamais été retrouvé), a oscillé entre guerres mafieuses, drame familial et pataquès judiciaire. Et ce jusqu'en avril dernier, quand Maurice Agnelet, avocat et ancien amant d'Agnès Le Roux, a été condamné à vingt ans de prison pour meurtre.
Staccato. A l'image de la Fille du RER, sorti en 2009, André Téchiné s'intéresse à la complexité d'une affaire. Ici, il s'attarde sur les faux-semblants et non-dits qui animent le trio en conflit formé par Agnès Le Roux, héritière rebelle, Renée Le Roux, sa mère, à la tête du casino, et Maurice Agnelet, ambitieux «qui n'a pas les moyens de ses prétentions».
A l'écran, la guerre qui agite ce trio est avant tout vocale, le débit incroyablement rapide de Catherine Deneuve se voit talonné par le staccato postadolescent d'Adèle Haenel et la sobriété de Guillaume Canet, le tout formant un morceau discordant où il est difficile de trouver la note juste. Car ce qui intrigue André Téchiné, c'est la complexité de l'affaire, dont il ne parvient pas à se dépêtrer pou