C'est l'été et, pour le prouver, une profusion dans les salles de blockbusters qu'on a déjà vus avant d'avoir acheté le billet, de reprises de classiques restaurés au poil et, à condition d'avoir un certain goût pour l'aventure, de toutes petites choses qui se sont faufilées dans une programmation prévisible comme la bruine sur une plage normande. Two Hundred Thousand Dirty, tourné en 2012, appartient donc à cette catégorie de films dont on peut tout attendre, depuis un oubli instantané jusqu'à la bonne surprise.
Le contexte qui sert de socle au premier long métrage de Timothy L. Anderson est l’oisiveté pathétique de trois crétins employés du pire commerce du monde : Affordable Mattress, une boutique qui vend des matelas pas chers dans un centre commercial désert d’une région ensoleillée des Etats-Unis. L’absence chronique de clients, bien compréhensible, conduit les trois hommes à d’incessants dialogues absurdes ou abyssaux de vacuité, dans une variation paresseuse à la Beckett. Il y a Rob (Mark Greenfield), quadragénaire suintant l’amertume d’une vie ratée dans les grandes largeurs, son ami Manny (le rappeur Coolio qui, en dépit d’une calvitie irréversible, n’a pas renoncé à sa coupe discutable) et enfin Martin (C. Clayton Blackwell), incapable patenté qui, sans raison valable, arbore la pire moumoute de la création. Ils fument, s’engueulent et rêvent d’une vie meilleure. Quand la jolie Isabelle débarque dans le paysage, et qu’elle leur propose de tuer son mari con