Si ce n'est une bouffée d'air, on s'attendait au moins à une petite récréation. Il déride et captive sur les planches, mais il barbe et chiffonne sur notre divan. Sans répondre à la définition du clown triste, il contraste néanmoins avec la fantaisie de l'Arlequin. Thomas NGijol est un type normal, en somme. «Peut-être même ennuyeux», se risque-t-il à dire, à la recherche de bricoles à nous mettre sous la dent.
Le quotidien de l'humoriste n'a rien de la Fastlife qu'il vient de réaliser pour le cinéma. «Aller toujours plus loin, plus vite, pour briller aux yeux des autres» : telle est la devise de Franklin Ebagé, son héros mégalo. Plutôt papa responsable, genre Charentaises et principes à la con, Thomas NGijol joue lui-même le rôle de ce loser qui rêve d'une nouvelle médaille au 100 mètres. «Franklin vit encore de ses chimères mais il n'est pas dans l'opulence, il représente Monsieur Tout-le-Monde», défend l'auteur, tel Gepetto excusant son Pinocchio.
On décèle au passage un premier éclat autobiographique : Franklin ressemble à Thomas parce qu’il en est la parfaite antithèse. Franklin Ebagé, le mec banal voire insipide, tente, par tous les moyens, de devenir exceptionnel et savoureux. Alors que son rival Thomas NGijol, à l’aura médiatique déjà bien charpentée, flatte les valeurs traditionnelles et ordinaires.
Au cœur de ce prosaïsme : la famille. Fiancé, bientôt marié, le Franco-Camerounais est en ménage, depuis trois ans, avec l'actrice Karol