L'exaspérante propension du cinéma américain à gros budget d'exploiter jusqu'à la dernière goutte les sujets supposés plaire au plus grand nombre a, parfois, quelque chose de bon. Plutôt que de recycler inlassablement les mêmes vieilles recettes, certains essaient, timidement mais quand même, des formules un peu plus osées. C'est le cas de ce second volet du grand reboot de la Planète des singes, énorme succès de Franklin J. Schaffner en 1968, dans lequel Charlton Heston et ses considérables pectoraux passaient du statut d'astronaute gentiment paumé à celui d'esclave livré aux caprices de primates anglophones, bipèdes et puissamment armés. Adapté du roman de Pierre Boulle, le film avait marqué l'époque, notamment grâce à un ultime plan dans lequel le héros découvrait qu'il n'avait pas dérivé jusqu'à une planète inconnue dominée par les singes, mais qu'il était revenu, à la faveur d'une fausse route spatio-temporelle, sur sa bonne vieille Terre défoncée entre-temps par une guerre nucléaire.
Tout l’objet de cette nouvelle série de films, lancée en 2011, consiste à faire le lien entre le monde contemporain et celui décrit dans le roman de Boulle. Autrement dit, de remplir l’ellipse qui provoquait le frisson de la fameuse apocalypse dont le spectateur n’avait sous les yeux que le sinistre accomplissement.
Dans le premier épisode, judicieusement intitulé la Planète des singes : les origines, le propos tentait à rendre crédible une épidémie provoquée par une maladr