Libération publie un numéro spécial daté du 4 août 1914. Nos reporters vous racontent le premier jour de la guerre.
Impatiente, Los Angeles attend le 24 août pour se précipiter dans les théâtres et découvrir le nouveau film de David Wark Griffith, The Avenging Conscience, que l'on pourrait traduire par la Conscience vengeresse, titre de ce long métrage de soixante-dix-huit minutes. Le scénario, inspiré d'Edgar Poe, prend pour point de départ une histoire d'amour contrariée par le tuteur et oncle du jeune homme, interprété par le fidèle ami de Griffith, Henry B. Walthall. Obsédé par d'entêtantes images de mort, le neveu assassine le vieillard, dissimule son corps dans la maison où il habite, avant de vivre un enfer, tourmenté par des sons qui n'existent que dans son imagination et qui, peu à peu, le conduisent vers la folie.
L'engouement des foules de Californie pour les films de Griffith, outre la qualité et la popularité de ses acteurs fétiches - comme la délicieuse Blanche Sweet ou le robuste écossais Spottiswoode Aitken, tous deux au générique - tient aussi à l'ambition que celui-ci affiche pour faire du cinéma un art aussi respectable que le théâtre. Depuis quelques années, le réalisateur se bat avec une industrie florissante pour que ses films ne soient pas limités à une contrainte de temps (une ou deux bobines) et qu'ils puissent a