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Cappadoce

Nuri Bilge Ceylan : «Un film qui se lit»

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Le réalisateur de «Winter Sleep», palme d’or à Cannes, raconte ses techniques de tournage, mais aussi ce que son film dit de la Turquie actuelle.
publié le 5 août 2014 à 18h06

Pilier du Festival de Cannes depuis son court métrage Koza en 1995, Nuri Bilge Ceylan a attendu sa septième sélection pour décrocher la palme d'or avec Winter Sleep, son septième long métrage. A 55 ans, le cinéaste turc ne semble pas pour autant s'attendre à de grands bouleversements ni dans sa vie ni dans sa carrière. Pour l'instant, il savoure la récompense et prépare secrètement son prochain film.

Cette palme a-t-elle changé votre vie ?

Pas encore (rires). Peut-être que les choses vont aller plus vite pour mon prochain film mais, pour l'instant, je n'ai pas vu beaucoup de changements. Bien entendu, quand le film sortira partout, cela m'aidera à être plus connu. C'est même la première phrase que j'ai entendue, à Cannes, quand nous avons fait une photo d'ensemble, après la cérémonie. Quentin Tarantino m'a dit : «Bienvenue au club.» Après, il a ajouté : «Quand j'ai eu ma palme d'or, le président de cette année-là m'a dit exactement la même chose.»

Le film se déroule dans une région éloignée, très largement dans une maison. Comment avez-vous trouvé les lieux ?

La Cappadoce est une région très connue en Turquie. Pasolini y a tourné Medea, beaucoup de touristes s'y rendent. Je ne voulais pas y aller au départ, mais les seuls hôtels touristiques ouverts pendant l'hiver se trouvaient là. Je cherchais un endroit loin de la mer, un peu isolé, en tout cas, loin de la ville, donc ça me convenait. La maison a toujours été un hôtel. Ce n'est pas une très vieillie bâtisse, malgré l'effet qu'elle donne.

Comment écrivez-vous vos films ? Tout est prévu avant le tournage ?

Je ne fais jamais de plan de tournage, à moins d’avoir une idée très particulière. Ce