«Hiiiiiiiiiiiiiiiiiii». Dans le catalogue infini des clichés les plus sympathiques du cinéma, celui du glapissement de la demoiselle en détresse, long, suraigu, tétanisant, reste un fantasme absolu. La malheureuse, toujours jeune et aussi souvent que possible court vêtue, aperçoit l’objet de notre peur - et accessoirement de la sienne -, ouvre un four grand comme ça et lâche les décibels. Pour tout auteur de séries B à Z (inclus) ou tout cinéphile boulimique de ce genre de cochonneries, c’est un passage obligé.
La scène est si cousue de fil blanc, si «habituelle», au sens deleuzien du terme, que ces filles ayant traversé toutes les époques et les modes du cinéma ont hérité du délicieux surnom de Scream Queens, les reines du cri. Après la pionnière Fay Wray dans King Kong, la Warner, la Hammer et tous les autres studios à pétoche en furent d'intenses consommateurs, mais le terme désormais consacré de Scream Queens ne s'est réellement imposé qu'avec la vague des films d'horreur des années 70, subversifs et ultraviolents.
Registre. Dans le lot, on aurait tendance à retenir avant tout Jamie Lee Curtis - qui se faisait mal à la gorge dans la Nuit des masques (Halloween), de John Carpenter, en tentant d'échapper au couteau de boucher de Michael Myers -, mais c'est probablement parce qu'elle fut l'une des rares représentantes de cette caste, sinon la seule, à connaître une carrière un peu sérieuse. De notre côté, nous p