Aux grands hommes, la patrie n’est pas toujours reconnaissante. Il n’est pas question ici du taux - élevé - de remplissage du monument de la montagne Sainte-Geneviève, mais bien de la définition moderne du qualificatif : c’est quoi, aujourd’hui, un grand homme ? Sarah Leonor prend tout son temps pour répondre à la question contenue dans le titre du film, curieusement aussi anodin en apparence qu’entêtant dans le déroulement du récit.
Drapeaux. Ils sont trois à postuler à la distinction. Deux amis, Hamilton (Jérémie Renier) et Markov (Surho Sugaipov), sous-officiers dans la Légion étrangère qui bravent le danger dans un avant-poste d'Afghanistan pour tromper l'ennui et mesurer leur bravoure. Le troisième est un enfant, Khadji, le fils de Markov, que son père a confié à des amis le temps de finir ses cinq années de service sous les drapeaux. A la clé, un enjeu de taille : la nationalité française et la fin des ennuis.
Chacun de ces trois individus, au cours du récit, mérite amplement qu’on lui reconnaisse le titre de «grand homme». Markov parce qu’il sauve son ami, Hamilton parce qu’il démontre sa gratitude avec un panache admirable et enfin le jeune Khadji parce rien n’est plus difficile pour un enfant que d’avoir à prendre des décisions d’adulte, et de devoir s’y tenir.
Pour construire ce récit traversé par des problématiques de société qui font rarement les grands films (sans-papiers, exil, surdité des institutions…), Sarah Leonor a mis da